Gilles McInnis

Matière de prédilection

Je suis artiste en métiers d’art. Je suis revenu à une pratique professionnelle dans le but d’approfondir ma recherche en création. J’ai toujours travaillé le bois comme menuisier et comme ébéniste. C’est ma matière de prédilection. Avec le tournage, en métier d’art, je redécouvre cette matière.

Dans mon travail, j’expérimente le bois vert avec, comme résultats, des objets, souvent uniques, utilitaires ou d’expression en bois tournés. Ici, je m’inspire de la forme de l’arbre. Je produis aussi en bois vert de petites séries très limitées conditionnées à l’approvisionnement.

Je tourne aussi le bois sec que j’amalgame aux bois d’ingénierie issus de la transformation industrielle. Ces produits se distinguent par la couleur que j’y applique.

Comme je suis aussi ébéniste, j’aime créer le meuble et quelques fois, l’adapter sur mesure.

Je participe depuis quelques années au salon des métiers d’art de l’Estrie, évènement qui se tient fin novembre de chaque année. Je suis sur le site du Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) et sur celui de la Corporation des métiers d’art du Québec en Estrie (CMAQE)

En quoi consiste le tournage

Si on se fait une idée assez juste de l’ébéniste, on me demande souvent en quoi consiste le tournage.
Le tournage traditionnel consiste à profiler une pièce de bois en rotation, sur le même axe, entre deux extrémités qu’on appelle poupées. La poupée fixe fait partie de la tête du tour, sa pointe d’entrainement donnant le mouvement de rotation à la pièce. La poupée mobile coulisse sur le banc du tour et s’adapte aux longueurs des différentes pièces. (Ex.: composantes de meubles).

Le tournage contemporain, lui, utilise une variété de mandrins qui sont montés sur la poupée fixe et qui permettent le profilage l’extérieur et l’évidage des pièces. (Ex.: objets utilitaires, vases, bols, ou œuvres d’expression). Dans les deux cas, les différents outils appropriés prennent appui sur le porte outil, qui coulisse lui aussi sur le banc du tour, et qui, fidèles aux gestes du tourneur, profilent ou évident la pièce de bois. On peut tourner le bois séché et le bois vert, c’est à dire provenant directement de l’arbre.
Au contact du public, j’ai réalisé que les gens s’intérogeaient au sujet des matériaux utilisés et des techniques de fabrication. Quelques fois ça leur donne le goût de connaître le processus, de toucher à la matière.
Ce qui a parfois mené à des séances d’initiations au travail du tour, auxquelles je me prête toujours avec plaisir.

Cheminement

J’imagine les expériences de la vie comme des strates qui se superposent au fil du temps et qui nous construisent peu à peu. Dans les plus anciennes, il y aurait mon regard d’enfant, fasciné par les objets, ludiques, porteurs d’une magie, prémices à l’éveil d’émotions, de rêves, mais aussi regard habité par le paysage de bord de mer, ses personnages et leurs histoires, au fil des saisons.

Gilles McInnis

Gilles McInnis

Tourneur sur bois

Mon cheminement a d’abord débuté fortement attiré par l’expression artistique en peinture et en sculpture, mais sans débouchés dans ma région. Exode vers la métropole, et formation en dessin technique, qui a évolué vers le dessin artistique et une pratique en art visuel.
Parallèlement, mes premières expériences de travail, en scénographie au théâtre, au cinéma m’ont initié à la mise en espace, à l’atmosphère d’un univers onirique. Ma quête s’est poursuivie avec une équipe d’artisans menuisiers, ébénistes, sculpteurs, œuvrant à la restauration d’une chapelle, architecture monumentale, je découvrais littéralement l’envers du décor.
Avec la rencontre d’autres artistes, au travers d’un centre d’artistes, j’ai expérimenté l’installation où le visiteur est invité à entrer dans l’œuvre et la performance, et ou l’artiste, entre autres, peut devenir l’œuvre.
Au fil du temps, ces expériences de travail m’ont porté vers l’habitat de l’homme, ses charpentes, menuiseries, son mobilier. Devenu travailleur autonome en menuiserie-ébénisterie, j’ai réalisé de nombreux projets faits sur mesure, ainsi que mes créations. Ces expériences m’ont amené à côtoyer la muséologie ou, entre autres, le thème de l’histoire à travers l’archéologie, l’objet témoin des us et coutumes des peuples. Ces artéfacts découverts dans des fouilles, témoin de faits réels, m’ont particulièrement touché.
Voir un objet marqueur du temps, suppose une histoire, un travail de création, de réalisation, un savoir-faire, mais aussi un voyage imaginaire dans le temps.

Créations sur mesure

La création sur mesure d’une œuvre est possible et demande certaines discussions préalables et esquisses du projet. C’est souvent un client de longue date, qui veut quelque chose pour répondre à un besoin précis. Et du fait qu’il aime déjà notre travail et qu’il existe une certaine chimie, il arrive que cette personne nous donne carte blanche pour la conception et réalisation d’une œuvre.